samedi 31 octobre 2015

Trail des 3 pâturages 2015







La Haute-Bléone est un territoire majestueux et secret, dans lequel j'ai toujours le plus grand plaisir à aller courir. Je ne me vois donc pas rater cette nouvelle édition du trail des 3 pâturages, d'autant que l'organisation a eu quelques difficultés avec la préfecture et a repoussé la course à ce premier week-end d'Octobre, c'est à dire pile en même temps que la Gapen'cimes ! Difficile donc pour eux de faire le plein de coureurs, ce qui est vraiment dommage tant le parcours est superbe. Les 3 pâturages, c'est un peu l'essence du trail : une ambiance excellente, un parcours qui épouse les formes de la vallée et sa logique, une organisation et des bénévoles super chaleureux. De mon côté, j'ai décidé de m’aligner pour jauger l'état de forme avant le trail du Cousson, la semaine suivante, puisque je suis un peu dans l'inconnu : ces dernières semaines je me suis vraiment entraîné au feeling, quelques sorties par-ci par-là, j'ai besoin de me rassurer – ou de savoir en avance si je vais vraiment en chier sur la dernière course du challenge des trails de Provence !




Quelques kilomètres avant d'arriver au village de Prads, on s'arrête au bord de la route, simplement pour admirer les sommets et le lever du soleil. C'est peut-être le plus beau moment d'une très belle journée, quelques minutes silencieuses et tranquilles. Andreas Lubitz, qui était coureur à pieds, aurait mieux fait de venir courir dans le coin, plutôt que d'y crasher son A320.

Une fois au village, on se dirige vers l'accueil, où il n'y a pas grand monde – au moins ici on peut s'inscrire le jour même ! Cette année pas de t-shirt coureur, ce que je trouve très bien, j'ai un peu du mal avec l'idée de récupérer à chaque course un bout de tissu fabriqué à l'autre bout du monde, et qu'on ne mettra jamais.


Après avoir pris mon dossard, je remonte vers la voiture pour me changer, et tombe sur Fred Gaethofs, à qui je dois payer une bière depuis une course à St Geniez. On s'échauffe ensemble, rejoins par Stéphane Durbano, un autre très bon coureur local.







Cette année, on effectuera le parcours à l'envers, par rapport aux éditions précédentes. Nous avons la chance d'avoir un beau soleil d'automne, ce qui n'est vraiment pas toujours le cas dans le coin – l'année dernière, on avait pris la foudre et la grêle, l'année d'avant c'était la neige qui s'était invitée. Les conditions sont idéales, la poignée d'irréductibles qui se présente sur la ligne de départ va se régaler.

On part tranquillement sur la route qui longe la Bléone, une modification du parcours de dernière minute en raison des importantes pluies de la veille. Sur le plat mes sensations ne sont pas terribles, heureusement que ça part tranquille ! Après trois kilomètres, le parcours bifurque vers le petit hameau de la Favière, et ça se met à grimper sur un petit single très sympa. C'est exactement le type pente que j'aime, très régulière, qui nous permet de monter tout en courant, et de faire le gros du dénivelé en peu de temps. Je me suis calé dans la foulée de Fred, Stéphane est un peu derrière, hors de vue quand on aborde le magnifique passage des pâturages.



Un peu distraits par la beauté des lieux, on tape la discute avec Fred, et ce jusqu'au premier ravitaillement, sur lequel j'ai la surprise de tomber sur Cyril Gimenez, qui est blessé. Faute de participer, Cyril remplit nos gourdes, super esprit. On dit trois bêtises, et Stéphane revient. On repart ensemble, derrière le trou à l'air fait.

Dans les premières parties descendantes, mon niveau lamentable se confirme, j'ai bien du mal à suivre les deux autres. Je m'accroche comme je peux, sans forcément tout donner, c'était pas spécialement le but aujourd'hui. Dans cette belle partie ravinée, qui offre une belle vue d'ensemble de toute la vallée et, un peu plus haut, de la tête de l'Estrop, Fred prend la poudre d'escampette. On se tire un peu la bourre avec Stéphane, jusqu'à une descente abrupte, droit dans la pente jusqu'à un col. Là, y a pas photo, Stéphane débranche le cerveau et prend une belle avance.




Arrivé sur une piste, je m'arrête, vire un caillou de ma chaussure, constate qu'un passant du lacet a explosé, rafistole tout ça comme je peux avant de me lancer à la poursuite de Stéphane, qui a disparu. La portion de piste me semble bien longue, mais j'avance correctement, c'est plutôt bon signe pour la semaine prochaine.

Après cette section roulante sur une piste bordée de pins, on bascule sur un single qui nous téléporte d'un coup dans une ambiance de conte de fées, avec sous-bois mousseux, ruisseaux, arbres tordus et champignons suspects. La descente est vraiment très sympa, je me régale dans cette partie. Les deux parcours terminent de la même manière, ce qui permet d'encourager quelques concurrents du 12, c'est plutôt sympa. On revient sur la route pour rentrer au village, je sais que c'est bientôt l'heure de l'apéro et je suis toujours frais, je décide donc d'allonger un peu la foulée histoire de voir comment ça se passe. Je suis agréablement surpris par mon rendement, j'avance plutôt pas mal, ce qui me permet de revoir Stéphane, seulement quelques centaines de mètres avant l'arrivée ! Je pousse encore un peu, il m'a vu et en remet une couche devant, je reviens mais vais terminer un peu juste, quelques secondes derrière lui. Je le félicite chaleureusement, il a fait une super course. Fred, lui, a terminé quelques minutes avant nous, je ne pense pas qu'il ait vraiment forcé.



Si le parcours du trail des 3 pâturages est l'un des plus beaux de ce format dans la région, l'ambiance d'après-course est aussi assez extraordinaire ! C'est le maire du village qui se charge de préparer le repas des coureurs, que l'on accompagne d'un pain local également confectionné pour l'occasion. Comme le soleil est au rendez-vous, le banquet se fait dehors, face aux montagnes, c'est vraiment très sympa. J'en profite pour discuter avec des connaissances, je félicite Ulysse, un jeune champion de vtt orientation pour sa belle victoire sur le court. Seul regret, pas de bière à la buvette, impossible de trinquer correctement avec le vainqueur du jour, même si on remplace notre boisson de récupération habituelle par du rosé.

Crédits photos:

Speaktures
(hello@speaktures.net)
et
Sarah Clerc









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