C'est
le truc classique : prendre un dossard pour une course,
s'enthousiasmer pour l'idée (une montée sèche sur un caillou
provençal), puis voir débarquer dans la semaine les bons vieux
symptômes grippaux. Donc, reconfiguration des plans le Samedi matin,
après une nuit de merde, pas de course mais des couvertures et du
garage rock.
Comme
nous avons une invitée pour le week-end, le Dimanche je me force à
sortir du lit, malgré les courbatures, avec dans l'idée de montrer
aux filles les gorges de Malavalasse. C'est un petit coin sauvage à
deux pas de la maison, auquel on accède par un petit chemin qui
serpente un moment entre les buis et les affûts de chasse avant de
basculer entre deux barres rocheuses pour un bel à-pic qui descend
150 mètres plus bas, vers un aqueduc abandonné perdu dans l'ombre
du vallon. Le ruisseau coule paisiblement, loin des regards, les
rochers sont saisis par le froid, la mousse paralysée.
Sur
l'autre versant, on crapahute jusqu'à l'entrée de la grotte, pour
un petit pique-nique des plus sympas, face aux collines. Après la
pause, on décide de simplement rentrer par le plateau, mais il y a
aussi moyen de suivre une sente de sangliers le long des parois, pour
trouver de nouvelles vasques fraîches puis un beau pierrier dans
lequel ça grimpe jusqu'à revenir au sentier.
Ça
faisait un moment que je n'avais pas fait un tour dans ce coin, et ça
m'a rappelé, même en marchant, à quel point le trail se révèle
vraiment loin des compétitions. C'est typiquement le genre de
terrain sur lequel il est quasiment impossible d'envisager une
course : pas de chemin ou presque, des pentes monstrueuses, du
caillou dans tous les sens, des ravins à longer, des falaises à
esquiver... On imagine mal comment on pourrait faire passer un
peloton sur cet itinéraire, et c'est pourtant là qu'on s'éclate le
plus, loin des pistes balisées, dans un mélange de course, de
grimpe et de marche.
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