mardi 23 février 2016

Snow Trail Ubaye Salomon 2016



Saint-Paul-sur-Ubaye a une place particulière dans mon cœur. Niché dans la plus belle des vallées des Alpes du Sud, le camping du village m'a souvent servi, aux beaux jours, de camp de base pour parcourir les montagnes alentours. En hiver, c'est dans ce même camping que se fait l'accueil du Snow Trail Ubaye Salomon, une course qui est devenue au fil des ans une classique du début de saison pour les traileurs du quart Sud-Est. L'orga, parfaitement rodée, rend totalement justice à ce petit coin de paradis.

La course propose en effet un tracé très singulier, plus sauvage que la plupart des autres trails blancs, avec un parcours divisé en quatre temps bien distincts : d'abord quelques kilomètres de plat sur les pistes de ski de fond, puis une longue montée avec des sections trappeur, une descente à toute berzingue entre les pins, et de nouveau quelques encablures sur le plat. Comme le niveau est assez relevé, il vaut mieux se placer avant d'aborder l'ascension, durant laquelle il devient très compliqué de doubler. La principale difficulté de cette course réside donc dans le dosage de l'effort, pas forcément aisé en début de saison. On est cependant récompensé par des paysages superbes, notamment au dessus du hameau de Fouillouse, quand le soleil est de la partie.

Comme je suis remarquablement mauvais en descente sur la neige, mon objectif pour cette édition 2016 est assez simple : me faire plaisir ! Sur le lieu de départ, je croise notamment Stéphane et Bruno, d'excellents coureurs locaux, et je discute un moment avec un fan du FC St Pauli venu des Vosges pour découvrir l'Ubaye. On apprend que les 22kms sont réduits à 19, à cause de risques d'avalanches, tout en gardant l'essentiel du dénivelé. Coup de pistolet, tout le monde part à fond dans le village, sous les applaudissements des habitants. Je me retrouve naturellement aux alentours de la vingtième place, avec d'excellentes sensations dans les bosses, et reviens peu à peu vers l'avant, assez surpris de ma relative facilité – je suis loin des avions de chasse en blanc et rouge qui mènent la danse, mais ça va quand même pas mal ! Aux abords de la montée, je suis douzième, et dans les dix quand on passe dans Fouillouse.



Tout va bien jusqu'au dernier kilomètre de montée, quand je passe soudain d'une foulée alerte à un pas chancelant. Frissons, pensée qui fait des loopings, jolis petits points jaunes qui dansent au milieu des flocons : tiens, une bonne vieille hypo ! J’additionne deux et deux, en arrive à la conclusion que j'ai fais n'importe quoi niveau apports, entre un petit déj' frugale cinq heures avant la course et quelques gorgées de boisson maison pendant la course, juste le temps pour arriver au ravito qui marque la fin de la montée. Je bois deux verres de coca, dans ma quête désespérée de sucré, et fais rapidement le compte : j'ai perdu une bonne dizaine de place en à peine plus de minutes. Je décide donc d'aborder la descente en mode très cool, et m'éclate à mesure que les sensations reviennent et que la pente s'incline – on alterne sections damées, profondes, on s'escrime à relancer sur des sections qui se dévalent à fond en été. Je perds encore une ou deux places dans les derniers virages, voyant notamment passer Céline Dodin, première féminine faisant preuve d'une belle aisance dans ces sections. La fin de la course, le long de l'Ubaye, est un pur bonheur, et je me surprend à vouloir prolonger un peu l'effort.


Bilan de la journée, vingtième, mais la place est anecdotique. L'important, ce sont les supers sensations sur le plat et à la montée, et mon gros loupé niveau alimentation, à rectifier. Si lors de mes autres participations j'avais été un peu frustré par la difficulté du parcours, j'ai cette année adoré la course, ponctuée comme il se doit d'une pinte de Sauvage à Barcelo.  

Bonus: la super vidéo de l'organisation dans laquelle je donne ma vision particulièrement argumentée et fine des spécificités de la course: 


Crédits photos: 
Adrien Clerc &
Organisation.
Crédits vidéos: 
Organisation.

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