mardi 6 septembre 2016

Défi du Gioberney 2016




Fin août, tous les traileurs le savent, c'est l'UTMB. La grande messe de notre sport, que je découvrais pour la première fois, grâce à la marque de chaussures Altra qui y conviait tous ses ambassadeurs. Quelques jours assez dingues qui furent l'occasion de rencontrer l'équipe Altra, les autres ambassadeurs ; mais aussi d'assister à des moments d'émotion comme l'arrivée des derniers concurrents de la TDS et de faire quelques sorties autour de Chamonix.

Après un passage par le Val d'Aoste, c'est direction le Valgaudemar, une magnifique vallée des Hautes-Alpes, pour aller participer au Défi du Gioberney, une course de côte sur chemin de 13kms et 750+. Le Défi du Gioberney, après l'UTMB, c'est l'autre versant du trail : pas de marketing, pas de partenaire, pas de démesure, une cinquantaine de participants locaux, un parcours à la portée de tous. 



On se pointe la veille, à l'heure de l'apéro, et on met les bières italiennes dans l'eau fraîche du torrent. A la recherche de quelques informations sur la course, je découvre que le lieu de départ s'avère être le camping dans lequel on vient d'installer la tente, un hasard heureux. Il n'y a presque personne dans le village, ce qui me marque un peu après la frénésie chamoniarde. Rien que le flot de la Séveraisse pour accompagner la tombée de la nuit.

Quelques heures de sommeil, une inscription au tarif modique, un bref échauffement, et c'est parti. Le Défi du Gioberney sera ma première course avec les nouvelles Lone Peak aux pieds, une bonne occasion de tester la star de la gamme Altra. Bon, vu le profil rapide de la course, j'aurais normalement opté pour une chaussure plus light comme la Superior, mais je n'avais que cette paire dans mon sac après mon escapade à Chamonix. 



Le départ est donné d'un coup de fusil retentissant – la tradition locale, apparemment – on sort à vive allure du camping, première intersection, première erreur, nous nous embarquons dans une ruelle sur la gauche avant de faire demi-tour. On en rigole un bon coup, et on repart sur le bon chemin, un magnifique single d'abord très roulant, dans le fond de vallée. Stéphane Ricard se détache rapidement, et comme je sais que je ne peux pas lutter, je prends à mon rythme, assez étonné de me trouver en seconde position. Yvan Giraud-Telme n'est pas bien loin derrière, mais de toute façon je n'ai pas les moyens de faire l'écart sur ces portions rapides, donc je profite un peu du paysage. Devant nous, les montagnes se déploient en un cirque majestueux. De longues cascades jaillissent de leurs flancs de roche sombre. Contraste saisissant avec les sous-bois aux reflets d'absinthe et de chartreuse que nous traversons.

Les chaussures répondent bien, si je ne suis plus vraiment habitué à tant d'amorti je reste en revanche un fervent adepte de la foulée zéro drop, et les Lone Peak s'avèrent aussi précises que confortables dans les pierres. En passant dans un petit hameau, je me trempe la tête dans une fontaine, j'aime le contraste des sensations provoqué par la surchauffe du corps lors de l'effort et la fraîcheur de l'eau. J'augmente le rythme dans les sections plus pentues, dans lesquelles l'accroche répond bien présente, beaucoup plus que les poumons qui crient grâce, mais bon je me dis que c'est le délire de ce type d'épreuve courte. Je ne vois plus personne, ni devant ni derrière, et laisse mon esprit vagabonder un peu ailleurs. 


Sur les cinq derniers kilomètres, des panneaux égrainent les bornes, ce qui me ramène à la course, mais me fait aussi un peu souffrir mentalement. Après une dernière partie très pentue, que je gravis en trottinant comme une vieille, le sentier en balcon offre un beau point de vue sur le chalet du Gioberney et le Voile de la mariée – une magnifique cascade devant laquelle sera jugée l'arrivée – mais il faut encore aller faire demi-tour au fond du vallon, et revenir par une section descendante dans laquelle je laisse filer, fidèle à ma réputation de buse du tout schuss. Je termine donc une nouvelle fois second après le trail de Restefond La Bonnette la semaine précédente, le Poulidor des grimpettes trail vous salue bien bas !

Crédits photo :

François Boussiquet / Organisation
Adrien Clerc

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