Fin
août, tous les traileurs le savent, c'est l'UTMB. La grande messe de
notre sport, que je découvrais pour la première fois, grâce à la
marque de chaussures Altra qui y conviait tous ses ambassadeurs.
Quelques jours assez dingues qui furent l'occasion de rencontrer
l'équipe Altra, les autres ambassadeurs ; mais aussi d'assister
à des moments d'émotion comme l'arrivée des derniers concurrents
de la TDS et de faire quelques sorties autour de Chamonix.
Après
un passage par le Val d'Aoste, c'est direction le Valgaudemar, une
magnifique vallée des Hautes-Alpes, pour aller participer au Défi
du Gioberney, une course de côte sur chemin de 13kms et 750+. Le
Défi du Gioberney, après l'UTMB, c'est l'autre versant du trail :
pas de marketing, pas de partenaire, pas de démesure, une
cinquantaine de participants locaux, un parcours à la portée de
tous.
On se
pointe la veille, à l'heure de l'apéro, et on met les bières
italiennes dans l'eau fraîche du torrent. A la recherche de quelques
informations sur la course, je découvre que le lieu de départ
s'avère être le camping dans lequel on vient d'installer la tente,
un hasard heureux. Il n'y a presque personne dans le village, ce qui
me marque un peu après la frénésie chamoniarde. Rien que le flot
de la Séveraisse pour accompagner la tombée de la nuit.
Quelques
heures de sommeil, une inscription au tarif modique, un bref
échauffement, et c'est parti. Le Défi du Gioberney sera ma première
course avec les nouvelles Lone Peak aux pieds, une bonne occasion de
tester la star de la gamme Altra. Bon, vu le profil rapide de la
course, j'aurais normalement opté pour une chaussure plus light
comme la Superior, mais je n'avais que cette paire dans mon sac après
mon escapade à Chamonix.
Le
départ est donné d'un coup de fusil retentissant – la tradition
locale, apparemment – on sort à vive allure du camping, première
intersection, première erreur, nous nous embarquons dans une ruelle
sur la gauche avant de faire demi-tour. On en rigole un bon coup, et
on repart sur le bon chemin, un magnifique single d'abord très
roulant, dans le fond de vallée. Stéphane Ricard se détache
rapidement, et comme je sais que je ne peux pas lutter, je prends à
mon rythme, assez étonné de me trouver en seconde position. Yvan
Giraud-Telme n'est pas bien loin derrière, mais de toute façon je
n'ai pas les moyens de faire l'écart sur ces portions rapides, donc
je profite un peu du paysage. Devant nous, les montagnes se déploient
en un cirque majestueux. De longues cascades jaillissent de leurs
flancs de roche sombre. Contraste saisissant avec les sous-bois aux
reflets d'absinthe et de chartreuse que nous traversons.
Les
chaussures répondent bien, si je ne suis plus vraiment habitué à
tant d'amorti je reste en revanche un fervent adepte de la foulée
zéro drop, et les Lone Peak s'avèrent aussi précises que
confortables dans les pierres. En passant dans un petit hameau, je me
trempe la tête dans une fontaine, j'aime le contraste des sensations
provoqué par la surchauffe du corps lors de l'effort et la fraîcheur
de l'eau. J'augmente le rythme dans les sections plus pentues, dans
lesquelles l'accroche répond bien présente, beaucoup plus que les
poumons qui crient grâce, mais bon je me dis que c'est le délire de
ce type d'épreuve courte. Je ne vois plus personne, ni devant ni
derrière, et laisse mon esprit vagabonder un peu ailleurs.
Sur
les cinq derniers kilomètres, des panneaux égrainent les bornes, ce
qui me ramène à la course, mais me fait aussi un peu souffrir
mentalement. Après une dernière partie très pentue, que je gravis
en trottinant comme une vieille, le sentier en balcon offre un beau
point de vue sur le chalet du Gioberney et le Voile de la mariée –
une magnifique cascade devant laquelle sera jugée l'arrivée –
mais il faut encore aller faire demi-tour au fond du vallon, et
revenir par une section descendante dans laquelle je laisse filer,
fidèle à ma réputation de buse du tout schuss. Je termine donc une
nouvelle fois second après le trail de Restefond La Bonnette la
semaine précédente, le Poulidor des grimpettes trail vous salue
bien bas !
Crédits
photo :
François
Boussiquet / Organisation
Adrien Clerc
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